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cela faisait bien longtemps que je n'étais pas apparu sur vos écrans.
Cette fois ci, c'est pour mettre en avant un texte de Ben.
Celui-ci vient de rejoindre nos rangs pour notre plus grand bonheur.
Il a écrit, je ne sais pas si c'est pour l'occasion, un texte de réflexion
sur l'acte d'écrire. je vous laisse juger...
"Écrire est un projet qui se doit d'être généreux. Généreuses les œuvres de l'humanité qui, jusqu'ici, ont donné à l'homme l'occasion de pouvoir se contempler de manière idéale, sublimant ainsi, dans une lente progressivité, chacun de ses pas dans un monde brumeux et aux voies incertaines. Ces œuvres portent encore l'écho des grands projets humains, tel un souffle exaltant le balbutiement des libertés arrachées aux siècles. L'écrivain fait avec ou ne fait pas; ainsi gagne t-il sa liberté, ainsi crée t-il les conditions d'une rencontre virtuelle, celle d'avec un potentiel lecteur.
Écrire est un comportement humain particulier qui fait acte; un acte social à part entière, ayant une visée plus qu'une cible. Car impossible de prévoir, d'identifier la trajectoire et le point de chute de l'œuvre, la portée de l'écrit. Seul le temps nous y renseigne. Mais cela ne regarde déjà plus celui qui fait acte d'écrire. L'écrivain se livre en des pages scarifiées, comme d'un corps sacrifié, voué à la potence publique. Écrire annonce l'arrachement, l'amputation, le deuil.
Seul, quand il trace ses cartes, l'écrivain rêve l'aventure et permet les pus grands voyages, mais également le plus confortables et les plus surs. Mais le lecteur ne lit pas sans risque. Il doit être avisé, prémuni du pouvoir des mots quand l'alchimie de la composition fascine, hypnotise, endort. Les mots jetés ne s'attrapent qu'avec de grands filets, de grands « rets », pour envelopper le texte qui fait corps lui-même en ses réseaux. Les mots sont des filets lancés en pleine mer. Le lecteur se doit d'être assez » prudent et expérimenté pour décortiquer avec assez de souplesse et de soin l'entrelacement des mots dans le texte et enfin, décrypter avec un sens assez aigu de la langue, l'accent aux échos particulier de l'auteur, révélé dans le style qui lui est propre.
Écrire, c'est communiquer: une interaction virtuelle s'esquisse dans un entre-deux silencieux, elle est ce trait tiré, trait d'union inséminé dans l'écoulement incertain de l'écriture et, prenant sens, dans cette en-facéité, dans ce jeu de miroir engagé, projeté, qu'est la relecture avant le point final. Comme d'un dialogue avec autrui, elle est une communication complexe et toujours incomplète, insatisfaisante, mais certainement ludique. Revenant toujours sur lui même, l'écriture met en jeu dans un dialogue de sourd avec le grand autre universel la liberté de l'auteur.
L'écriture tire sa puissance d' «existance » de l'expérience. Elle est l'acte qui simule l'interaction, l'idéalise, l'améliore, la recrée et la projette, comme d'un nouvel essai, une seconde chance de parfaire ce qui fut un échec, l'échec fondamental de ma relation à autrui, et enfin d'exprimer ma responsabilité vis à vis d'autrui, dans un mouvement dialectique qui se renouvelle perpétuellement entre Soi et l'autre virtuel.
Écrire est une révolution en soi-même et pour soi-même: la cohérence du texte implique une rotation, un retour de l'auteur sur le texte, une vue d'ensemble sur le composé, tissé mot à mot en point de croix. Elle est la quête identitaire d'un Soi constamment jeté, exposé, transformé, métissé."
Réflexions je vous disais...
enjoy it...
olry